18 Juin 2016
Des troupes innombrables de canards nagent sur le bord du chenal et jettent, à plein bec dans l'air, leur coin-coin satisfait. leurs battements d'ailes, leurs plongeons dans la vase, leur dandinement quand ils vont de compagnie sur le sable, tout dit qu'ils sont contents. L'un d'eux repose à l'écart, la tête sous l'aile. Il est heureux.
À la vérité, on le mangera un de ces jours. Mais il faut bien finir; la vie est enfermée dans le temps. Et puis le malheur n'est pas d'être mangé.
Le malheur, c'est de savoir qu'on sera mangé; et il ne s'en doute pas.